Il était aux alentours de vingt-et-une heure lorsque Stefan et Klaus volèrent une voiture. Une meute de loup-garou se trouvait à une centaine de kilomètres d’eux, d’après les contacts de l’Originel. Le cadet des frères Salvatore conduisait pendant que le châtain dessinait côté passager. Cela le détendait et l’aidait à ne pas tout le temps penser à la même chose, bien que c’était assez difficile. Les deux jeunes hommes entrèrent dans une ville, nommée Shatter Bay, qu’ils devaient traverser. Nick, concentré sur son calepin, ne se préoccupa pas de l’ambiance sinistre, noire et des rues qui respiraient la peur. Cependant, Stefan l’avait bien remarqué et resta sur ses gardes, surtout lorsqu’il aperçut plusieurs ombres rapides et ce qui semblait être des meurtres dans des ruelles étroites et lugubres. Pour son plus grand soulagement, ils s’éloignèrent du centre-ville et vit enfin le panneau qui indiquait qu’ils quittaient la ville. Soudain, alors que la voiture était à moins de cinq mètres de l’indication routière, le volant tourna de lui-même et le tas de ferrailles qui leur servait de moyen de transport s’encastra dans le fossé. Stefan s’était protégé du choc en tendant ses bras, les mains fixées au volant tandis que Nick eut le réflexe de se tenir au tableau de bord. Ce dernier lança un regard aussi noir que la nuit au Salvatore et ne se retint pas de jurer.

- Putain, mais tu ne sais plus conduire ?
- La volant a tourné tout seul, se défendit le vampire. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé.
- Si tu t’endormais, fallait le dire, soupira l’hybride en quittant la voiture sans manquer de claquer violemment la portière.

En voyant le moteur fumé, l’hybride jura une fois de plus et frappa la carrosserie de son pied. Quelle plaie ! Ils n’avaient plus qu’à voler une autre voiture en ville. Le châtain leva son regard vers l’écriteau : « You’re living Shutter Bay ». Apparemment pas, pensa l’Originel. Les deux jeunes hommes prirent leurs sacs et marchèrent jusqu’au centre-ville pour trouver un nouveau moyen de transport. Dire qu’il n’y avait pas un chat était un euphémisme. Même Nick n’avait jamais vu de ville aussi déserte (enfin, c’était très rare quoi). Ils virent enfin une voiture sur le bas-côté et d’un geste synchro, ils ouvrirent la portière côté conducteur et passager sans aucun problème. La voiture était ouverte. Les deux vampires s’échangèrent un regard, pensant la même chose : depuis quand les voitures n’étaient-elles plus verrouillées ? Klaus haussa les épaules et s’installa dans la voiture. Stefan le rejoignit et tourna la clé qui se trouvait dans le contact. Autre point étrange. La voiture sembla vouloir démarrer, mais elle ne le fit pas. Le moteur refusait tout simplement se faire quoique ce soit. Après avoir insulté le véhicule et frappé sur le tableau de bord, Nicklaus descendit de la voiture. S’ils volaient une voiture sans essence, ce n’était pas du vol.
Il fit deux autres voitures et même résultat, impossible de les mettre en marche. Commençant à s’impatienter, Klaus entra dans un hôtel (peut être le seul de la ville) où il y avait miraculeusement de la lumière. L’entrée était recouverte d’un papier peint vieux, mais chaleureux, dans les teintes rouges. Il se mariait bien avec le bois du parquet et du mobilier. Un long tapis recouvrait une partie du sol, traçant un chemin vers les escaliers sur la droite et vers une pièce sur la gauche. En face, un comptoir trônait où une jeune femme se leva de sa chaise pour les accueillir. Il se dirigea vers la réceptionniste et plongea son regard dans le sien pour la manipuler.

- Tu vas me donner ta voiture et nous oublier une fois qu’on aura quitté cet hôtel miteux.
- Vous avez de beaux yeux, vampire, mais votre tour de passe-passe ne fonctionne pas sur moi, répondit la réceptionniste.

Elle allait ajouter quelque chose, mais Klaus eut un excès de colère et lui brisa la nuque, laissant le corps de la jeune femme tombée dans un bruit lourd sur le parquet. Quelle poisse !

- Mais t’es dingue ! Elle aurait pu nous donner des informations sur l’endroit où on se trouve, s’exclama Stefan.

Le châtain se trouva vers lui, haussant les épaules en levant les mains en l’air. Son visage prit un air faussement embêté et laissa échapper un « Oups ». Il se tourna vers la réception, contourna le meuble et enjamba le cadavre pour accéder à l’ordinateur. Il pianota sur le clavier et trouva les deux chambres les plus grandes de l’hôtel et de surcroît, libres. Klaus attrapa les clés et s’avança jusqu’à Stefan.

- Voici ta chambre, dit-il en lui mettant une clé dans sa main gauche en souriant en coin. On verra demain ce qu’on fait.
- Et tu comptes laisser un mort dans l’entrée d’un hôtel ?, demanda le vampire.
- C’est une très bonne idée ça, mon ami, répondit l’hybride en lui tapotant une épaule. Ou alors, tu as encore et toujours bon cœur et tu vas l’enterrer quelque part ou la planquer dans un placard. Fait ce que tu veux.

Tout en disant cela, Klaus attrapa ses sacs et se dirigea vers les escaliers. Il laissa Stefan seul, montant dans sa chambre. Cela ne servait à rien de se prendre la tête en pleine nuit. Autant attendre les premiers rayons du soleil pour emprunter une voiture pendant un temps indéterminé. En réalité, Nick n’avait pas envie de s’énerver plus qu’il ne l’était déjà. Il pénétra dans sa chambre, déposa ses sacs dans un bruit lourd et fit le tour de la pièce. C’était une chambre aux couleurs de l’hôtel, dans les mêmes teintes, avec le même bois et la même déco qui lui rappelait le dix-septième siècle. Sur la gauche, un grand lit double baldaquin était collé au mur, entouré par deux tables de nuit. A gauche du lit, il y avait une grande armoire qui cachait une chaise dans l’angle et à l’opposé, à droite du lit, se trouvait une large commode surplombé d’un miroir aussi large qu’elle. Aux pieds du lit à baldaquin, quatre fauteuils étaient placés autour d’une petite table ronde basse sous un grand tapis. En face de lui, une large fenêtre laissait passer quelques rayons lunaires, encadré par de vieux rideaux. Sur la droite, il y avait une autre pièce : la salle de bain, comportant une baignoire, un lavabo avec un miroir au-dessus, une commode et les toilettes.
L’hybride ouvrit la fenêtre en grand, aérant la pièce qui ne devait pas être souvent utilisée et s’installa dans un fauteuil, reprenant son calepin de croquis pour dessiner.