Première rencontre {Pv Nicole

Sujet: Première rencontre {Pv Nicole Mar 13 Déc - 16:25

« Jaëlyn & Nicole »

Jaëlyn rentrait du P3 après une matinée chargée par des réunions entre membres du personnel. Etrangement, les autres jours, elle avait pu profiter de ses matinées avec Vince mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle avait dû se lever et elle allait encore devoir retourner travailler ce soir. Mais, elle trouvait cela intéressant que les simples employés puissent prendre part aux discussions concernant le club. C’était rare et Jaëlyn savait combien elle avait tout de même de la chance. Néanmoins, pour un lundi, elle aurait réellement préféré rester blottie dans les bras de l’homme qu’elle aimait. Surtout que ces discussions avaient été suivies d’une petite formation pour les barmans, ce qu’elle était. Cela avait été instructif mais la matinée n’avait vraiment pas été de tout repos. L’élue ne pensait plus qu’à une seule chose : retourner chez elle pour se mettre au lit parce qu’elle savait que ce soir, ce serait le rush. En semaine, le club était bien sûr moins fréquenté mais il restait l’un des plus connus de la ville. Ce qui voulait dire qu’il y avait beaucoup de gens même pendant la semaine. En réalité, la ville de San Francisco ne dormait jamais et c’était une chose que Jaëlyn appréciait ici.

La belle blondinette sortit donc du P3, elle reprenait la direction vers son appartement lorsqu’elle passa devant un petit café. Un bon café lui ferait le plus grand bien avant de rentrer, elle voulait être à son avantage pour Vince. L’élue entra donc dans l’établissement pour commander un bon café et prendre un brownie. Au diable le régime, elle avait besoin d’une petite douceur avec son café et elle n’allait pas se priver lorsque l’envie lui prenait. Heureusement pour elle, Jaë n’était pas une grande mangeuse et elle pouvait se le permettre vu qu’elle ne faisait pas ce genre d’écart très souvent. Quelques minutes plus tard, la blonde quittait à nouveau l’établissement, un café d’une main et une brownie de l’autre. Elle reprit la marche vers son appartement tout en savourant ce nectar. Un bon café, cela avait le don de vous réveiller d’un coup avec un goût merveilleux sur le palais grâce à ce délicieux brownie. Alors qu’elle buvait une gorgée de café, elle arriva à un tournant de la rue, elle entrait enfin dans sa rue lorsqu’elle percuta quelqu’un et qu’elle renversa son café sur elle…

« Et merdeeee ! »

Ce n’était pas contre la jeune femme qui venait de lâcher sa valise qu’elle en avait mais plutôt à elle et au bon dieu. Après tout, c’était le hasard qui les avait fait se rentrer dessus. Sans hésiter, la belle blonde se pencha vers l’inconnue pour l’aider à se relever mais celle-ci avait renversé sa valise par terre.

« Mon dieu, je suis désolée ! Vous avez besoin d’aide ? »

C’était vraiment plus embarrassant de voir le contenu de sa valise étalé devant tout le monde que de se faire renverser du café dessus….

Dernière édition par Jaëlyn D. Woodsboro le Ven 13 Jan - 14:28, édité 1 fois

Elle avait hésité avant de s’aventurer en ville. Elle était restée quelques jours en errance aux alentours, évitant le centre urbain. Elle n’avait pas l’impression d’être tout à fait prête à se mêler à l’agitation de la ville. Elle avait utilisé les quelques dollars qui lui restaient pour dormir dans un petit motel en périphérie. L’endroit était miteux et crasseux, mais elle avait pu prendre une bonne douche et laver ses vêtements. Il ne lui restait plus rien. Elle n’avait donc pas le choix de sortir aujourd’hui, et de se trouver un emploi. Elle n’avait jamais eu d’emploi auparavant. En habitant chez ses parents adoptifs, elle n’en avait jamais eu besoin. Elle aurait aimé rester … mais le corps de Christopher avait du être retrouvé à l’heure qu’il était. Et tout le monde à l’école devait savoir qu’il l’avait entraînée à l’écart. Elle ne l’avait pas tué, elle en était persuadée. Le peu de souvenirs qui lui restaient de la soirée la poussait à le croire. Mais, ne sachant pas ce qui s’était produit, paniquée, elle avait préféré partir.

Elle marchait avec sa valise à la main. Sans doute pas l’idéal pour une recherche d’emploi. Mais elle n’avait nulle part où la laisser. Elle avait jusqu’à maintenant été mal accueillie à deux endroits : on la trouvait trop timide, il y avait un petit quelque chose chez elle qui déplaisait aux gens. Est-ce que le fait qu’elle était en fuite était écrit sur son front ? Le fait qu’elle n’ait pas de CV à leur donner ne devait pas aider non plus. Elle soupira, sortit d’une librairie la mine défaite et reprit sa marche sur le trottoir. Pas très longtemps toutefois puisqu’elle fut percutée par quelqu’un qu’elle n’avait pas vu venir. Surprise par le choc, elle tomba et lâcha la poignée de sa valise qui s’échoua par terre. Les attaches se défirent et, éventrée, la valise dévoila un ventre béant au contenu éparpillé. Nicole demeura pétrifiée un instant et baissa les yeux. Elle rougit. Sa valise ne contenait rien de particulièrement gênant. Elle n’avait empaqueté que les vêtements qui se trouvaient à sa portée au moment de la remplir. Mais elle se trouvait soudain bien maladroite et crut pendant un moment que la jeune femme se mettrait en colère contre elle et lui ferait une scène devant tout le monde.

Mais l’inconnue s’était penchée sur elle et lui tendait la main pour l’aider à se relever. Nicole regarda un instant la main tendue, étonnée et perplexe, puis accepta l’aide qui lui était offerte.

« Merci. Et … désolée, pour votre café. »

Elle aurait aimé pouvoir dire qu’elle lui en paierait un autre mais elle n’avait pas un rond en poche. Elle s’agenouilla et s’occupa d’abord d’examiner les attaches de la valise. L’une d’elles était abimée et la valise ne se refermerait plus au complet. Nicole soupira et attrapa un vieux t-shirt blanc un peu défraichi à côté d’elle sur le trottoir, sur lequel tout ce qui restait d’écriture était un énorme 21 noir sur la poitrine, qui commençait à s’écailler. Elle le roula en boule et regarda autour d’elle pour essayer de voir ce qu’elle pourrait en faire. La jeune femme était toujours devant elle, prête à l’aider. Elle hésita un moment.

« Vous auriez pas un … un sac en plastique dans lequel je pourrais faire rentrer tout ça ? Ou … quelque chose dans le genre. »

« Jaëlyn & Nicole »

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Jaëlyn vit la jeune femme légèrement rougir, sa colère se rembrunit, surtout qu’elle n’en pouvait rien. Tout comme Jaë n’en pouvait rien d’être entrée dans la jeune femme pourtant, elle s’excusa parce qu’à côté d’un café renversé, une valise éparpillée par terre était bien plus embarrassant. Sans hésiter, donc, l’élue se baissa et tendit la main de la malheureuse, l’aidant à se relever. L’inconnue hésita quelques secondes, elle semblait perplexe mais elle finit par lui prendre la main et se releva.

« Merci ! Et … désolée, pour votre café ! »

La jeune inconnue se baissa pour vérifier que sa valise était toujours en état, ce qui ne semblait pas être le cas vu qu’elle soupira. Jaëlyn ne savait pas trop quoi faire mais voyant quelques t-shirt ça et là sur le trottoir, elle entreprit de les ramasser, sans vraiment les regarder, ne voulant pas s’immiscer dans la vie privée de la jeune femme. Pourtant, elle ne pouvait rester là sans rien faire pendant que la brunette s’activait à ramasser un de ses t-shirt. S’approchant de la brunette, Jaëlyn lui tendit les t-shirts qu’elle avait ramassé, tout en lui répondant.

« Il n’y a pas de souci pour le café, j’irais en rechercher un autre ! Et pour me faire pardonner pour votre valise, si ça vous dit, je vous invite à vous joindre à moi ! »

C’était la moindre des choses lorsqu’on voyait la valise de la malheureuse, toute cassée alors qu’elle ne semblait pas être dans des bons jours. Sans porter de jugement, la jeune femme semblait être nouvelle en ville et elle n’avait pas grand-chose avec elle, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu’elle ne devait pas rouler sur l’or. Jaëlyn l’avait surtout compris parce qu’il y a quelques années, elle avait été à la place de la brunette, sauf qu’elle avait eu la chance de trouver du réconfort auprès de sa meilleure amie qui vivait la même chose qu’élue. Jaëlyn lui proposa son aide après lui avoir rendu quelques affaires qui étaient tombés à ses pieds donc tandis que l’inconnue réfléchissait, un t-shirt blanc en main.

« Vous auriez pas un … un sac en plastique dans lequel je pourrais faire rentrer tout ça ? Ou … quelque chose dans le genre ! »

Effectivement, cela allait être dur de repartir sur la route si elle ne pouvait pas refermer sa valise. Jaëlyn fit la grimace, cherchant dans son sac à main de quoi la dépanner mais en sachant très bien qu’elle n’avait pas ça sur la main. Néanmoins, pour être sûre d’elle, elle préféra fouiller. Parfois, on ne sait jamais : les femmes mettaient des trucs hallucinants dans leur sac sans même s’en rendre compte.

« Non, désolée, je n’ai pas de quoi vous dépanner ! Par contre, si je peux me permettre, il y a un café tout près et ils ont certainement des sacs ! Il faudra juste garder votre valise sous votre le bras le temps d’y arriver mais il n’est qu’à quelques mètres d’ici ! »

Cela serait l’occasion aussi de payer un café à la demoiselle, elle avait l’air d’en avoir bien besoin. La journée n’avait pas l’air d’être très joyeuse pour elle et tant pis pour Ryan, il comprendrait quand elle lui expliquerait son retard….

Dernière édition par Jaëlyn D. Woodsboro le Ven 13 Jan - 14:29, édité 1 fois

Spoiler:

La jeune femme qui venait de lui foncer dedans était maintenant à genoux avec elle pour l’aider à ramasser ses affaires éparpillées. Nicole était embarrassée, sans trop savoir pourquoi en fait. Ce n’était pas comme si c’était de la lingerie qui s’était retrouvée exposée. Non, sans doute. C’était probablement le simple fait de se trouver en présence d’un autre individu. Une interaction … presque normale. L’inconnue lui assura qu’il n’y avait pas de mal pour le café renversé, et qu’elle l’invitait même à en prendre un avec elle. Nic ne répondit pas tout de suite, gardant le silence. Elle n’avait pas bu de café depuis qu’elle avait quitté la maison. Elle n’en était d’Ailleurs pas une grande buveuse, mais cela lui ferait sans doute du bien. Elle hocha simplement la tête, un peu de côté, pour signifier qu’elle y penserait, puis demanda si l’inconnue avait un sac.

« Non, désolée, je n’ai pas de quoi vous dépanner ! Par contre, si je peux me permettre, il y a un café tout près et ils ont certainement des sacs ! Il faudra juste garder votre valise sous votre le bras le temps d’y arriver mais il n’est qu’à quelques mètres d’ici ! »

Nicole cligna des yeux, hésitant toujours. L’invitation lui paraissait réellement intéressante, mais sa méfiance naturelle la poussait à considérer toute offre comme un cadeau empoisonné. Mais les faits étaient là : elle avait besoin de trouver un sac. Elle n’allait pas trimballer sa valider dans ses bras comme un enfant toute la journée. Ça ferait encore plus bizarre devant des propriétaires de commerce pour trouver un boulot. La jeune femme paraissait bien intentionnée … Et Nicole avait décidemment besoin de s’asseoir quelque part et prendre un moment pour se détendre. Elle avait les nerfs sciés depuis l’incident.

Elle hocha de nouveau la tête, cette fois avec plus de conviction. Oui. Elle acceptait l’offre. Elle remercia poliment. De la main, elle prit les vêtements ramassés par l’inconnue et les fourra dans la valise. Un dernier item attira son attention sur le trottoir, à quelques centimètres de son pied. Il s’agissait d’un petit portefeuille de cuir noir. Il avait déjà été bombé et bien rempli. Là il était plat et ne lui servait strictement à rien. Il contenait bien ses cartes, mais pouvait-elle les utiliser et risquer de se signaler ? Elle prit l’objet et le glissa dans la poche de son jean. Là il ne tomberait pas. Elle ferma la valise comme elle put et se releva en la serrant contre elle pour qu’elle ne s’ouvre pas de nouveau.

« Je vous suis. Je viens tout juste d’arriver en ville et je ne sais pas encore où se trouve les bons cafés. »

Chez elle non plus, elle ne l’avait jamais su. Tout ce qu’elle avait jamais bu venait de la machine filtre de son père adoptif. Il s’en faisait tous les matins et parfois, quand il l’avait entendue tourner en rond dans sa chambre toute la nuit, il lui en offrait un, qu’elle acceptait de bon cœur. Il les lui faisait noirs, avec juste un petit peu de mousse de lait sur le dessus. Parfois avec quelques copeaux de chocolat pour sucrer le tout.

« Je m’appelle Nicole, » dit-elle simplement alors qu’elles commençaient à marcher.

C’était venu tout seul. Depuis son arrivée, elle s’était demandée si elle devait utiliser son prénom ou un autre, inventé. Finalement, sans y penser, c’était son nom qui était venu. Après tout … des Nicole, c’était pas une rareté. Non ?

« Jaëlyn & Nicole »

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A l’invitation de la belle Jaëlyn, la jeune femme qu’elle avait bousculée hésita un instant. Elle devait se demander si elle devait ou non la suivre. Jaëlyn comprenait sa réticence et sa méfiance, elle l’avait été toute sa vie aussi. Pourtant, l’élue ne lui voulait aucun mal, tout ce qu’elle désirait, c’était d’aider la brunette et lui offrir un café. Elle semblait être au bout du rouleau, Jaëlyn sentait de la détresse au fond de ses yeux mais peut-être s’en faisait-elle trop. Peut-être que depuis ce qu’il lui était arrivé, elle voulait aider tout le monde comme si elle se sauvait elle-même…. Enfin, la brunette hocha la tête pour acquiescer et accepter la proposition de la blondinette. Elle la remercia sans dire un mot et Jaëlyn lui fit un petit signe de la tête qui voulait dire que ce n’était pas grand-chose. L’inconnue ramassa ses affaires et mit sa valise contre elle, s’assurant qu’elle n’allait pas s’ouvrir à nouveau. L’élue remarqua que la jeune femme avait laissé tomber son portefeuille qu’elle mit dans son jean. Au moins là, c’était sûr, il ne tomberait plus.

« Je vous suis ! Je viens tout juste d’arriver en ville et je ne sais pas encore où se trouve les bons cafés ! »

Les deux femmes se mirent en route, Jaëlyn sourit en pensant qu’il y a quelques semaines, elle était à la place de la brune. Pourtant, elle avait eu quelqu’un pour l’épauler, Vince, ce qui ne semblait pas être le cas de l’inconnue. Ou alors, elle se faisait encore des films…

« J’ai mis le temps à trouver le bon café mais j’ai fini par le trouver et je ne suis là que depuis un mois ! »

Jaëlyn lui fit un clin d’œil, elle voulait la rassurer, lui montrer qu’on finissait par se faire à une ville inconnue, que cela venait très vite. C’était bien le cas, Jaëlyn avait réussi à trouver ses repères et aujourd’hui, après un peu plus d’un mois, elle s’y sentait mieux qu’au début. La culpabilité, le mal être et le fait d’être mal à l’aise avaient disparu – ou presque… Cette ville lui faisait du bien, elle l’avait aidée à se sentir mieux mais les gens qui l’entouraient avaient beaucoup aidé à ce qu’elle aille mieux. Vince, Haven, Soya et tous les autres l’aidaient à tout surmonter…. Elles étaient en route vers le café d’en face lorsqu’elle fut surprise d’une chose qui sortit de la bouche de la jeune femme.

« Je m’appelle Nicole ! »

L’inconnue n’était plus une inconnue à présent, elle avait un nom. Jaëlyn regarda Nicole dans les yeux et lui sourit, elle était étonnée qu’elle laisse un peu tomber ses défenses, c’était un bon point pour la blondinette.

« Moi c’est Jaëlyn ! Je suis ravie de te rencontrer ! »

Les deux femmes arrivèrent au café où l’élue prit place près d’une fenêtre et près de la porte. Elle voulait montrer à Nicole qu’elle était libre de partir dès qu’elle le voulait. Lorsque la serveuse arriva, Jaëlyn prit sa commande et laissa Nicole prendre la sienne. Elle n’oublia pas non plus de lui demander si elle avait des sacs. Etonnée, elle lui dit qu’elle devait avoir cela en stock. Jaëlyn ajouta qu’elle aimerait en avoir plusieurs, il valait mieux prévoir des stocks…

« Alors, Nicole ! D’où viens-tu ? »

Jaëlyn avait conscience qu’elle était peut-être trop curieuse et qu’elle aurait pu la brusquer et comme pour la mettre à l’aise, elle rajouta quelque chose avant qu’elle ne lui réponde.

« Moi je viens de Sacramento ! J’ai fui et je me suis retrouvée ici ! Je doute que tu veuilles me dire d’où tu viens et je comprendrais ! Je suis un peu comme toi, je m’ouvre peu aux gens et je reste sur mes gardes aussi ! »

Jaëlyn n’avait pas pour but de lui faire tomber ses défenses, juste lui montrer qu’elle comprenait si elle ne voulait rien lui dire, si elle préférait rester muette. Elle n’était là que pour l’aider si elle en avait besoin et si elle lui demandait.

« Sache seulement que si tu as besoin d’aide, je suis là et je pourrais t’aider à découvrir les endroits qu’il faut pour t’héberger, travailler ou autre ! »

Jaëlyn prit la serviette près d’elle, elle prit un bic dans son sac puis elle écrivit son numéro de téléphone ainsi que son adresse. Puis, elle le tendit.

« Tiens ! Si tu souhaites prendre contact avec moi, tu me trouveras là ! »

La jeune femme s’appelait Jaëlyn. C’était la première fois que Nicole entendait ce nom et s’assura de l’enregistrer. Elle aurait l’air maline après si elle l’oubliait. Mais elle se dit que c’était probablement sans intérêt réel puisqu’au fond … quelles étaient les chances que ces deux femmes viennent à se recroiser ? San Francisco était une grande ville. Une très grande ville en comparaison de la petite communauté qui l’avait vue grandir et où tout le monde se connaissait, et où tout le monde se tenait dans les mêmes endroits. En fait, les seules qui lui semblaient réalistes pour revoir cette femme semblait être le café où elle l’emmenait, le meilleur apparemment. À la condition que Nicole s’y rende par elle-même par la suite. Il fallait voir d’abord comment les choses se présentaient ici.

Jaëlyn la fit entrer à sa suite dans le café et leur trouva une table près d’une fenêtre. Bonn idée : Nicole aurait le loisir d’observer un peu dehors, prendre le temps de regarder la ville et ses habitués. La serveuse parut surprise qu’on lui demande des sacs. Au moment de donner sa commande, Nicole commença par bafouiller. Elle buvait peu de café et aucun des noms sur le carton ne lui indiquait clairement son contenu. Elle finit par commander un café latté et choisit de s’en tenir là. Le nom lui était vaguement familier.

« Alors, Nicole ! D’où viens-tu ? »

La question la prit de cours. Elle ne s’y attendait pas du tout en fait. Et Jaëlyn sembla s’en apercevoir parce qu’elle s’empressa elle-même de répondre à sa propre question. Elle était de Sacramento et apparemment, elle avait fui quelque chose elle aussi. Nicole était étonnée que ce genre de chose se révèle ainsi, ne comprenait pas parfaitement. Après ce qu’elle avait fait, elle n’avait aucune intention d’apprendre aux gens qu’elle était en cavale. Mais le cas de son interlocutrice était différent. Nicole avait tué quelqu’un et était probablement recherchée à l’heure qu’il était, chez elle. Mais il y avait d’autres raisons possibles pour que quelqu’un s’enfuie de chez lui. Oui. Sans doute le cas de Jaëlyn était différent. Elle répondit alors avec la plus grande simplicité.

« Je viens de Thompson Falls, dans le Montana. »

Elle ne releva pas ce que l’autre avait dit, comme quoi elle était sur ses gardes. Elle ne trompait personne apparemment. C’est peut-être pour ça que les patrons qu’elle avait vu aujourd’hui l’avaient refusée. Ça et le manque de CV. La valise. L’absence de numéro de téléphone et d’adresse où la joindre. Etc. L’inconnue n’avait pas fini de la surprendre. La voilà qui lui offrait son aide pour l’héberger, ou pour se trouver du travail. Eh bien … ça se voyait qu’elle était arrivée récemment. Et quelqu’un avait du l’aider. Ou au contraire personne ne l’avait fait, elle avait du se démerder seule et voulait empêcher que Nicole vive la même chose.

« Tiens ! Si tu souhaites prendre contact avec moi, tu me trouveras là ! »

Nicole hocha la tête. Elle prit la serviette qui lui était tendue et remercia timidement en hochant la tête. C’était très aimable de la part de cette femme. Du coin de l’œil, elle remarqua la serveuse qui pointait le bout de son nez, avec deux cafés sur un plateau et quelques sacs sous le bras. Nic la débarrassa des sacs et la remercia pour le café, puis tourna la tête vers Jaëlyn pour la remercier à son tour. Après tout, c’était elle qui lui avait offert ce café. C’était la moindre des choses.

« Je ne m’attendait pas à tomber sur quelqu’un d’aussi aimable dès les premiers jours. Et d’aussi serviable, aussi. D’où je suis, on dit toujours que dans les grandes villes, personne n’a le temps pour personne et que c’est chacun pour soi. »

Tout ce qu’elle avait vu depuis son arrivée le lui confirmait. Mais elle était heureuse de voir qu’il y avait des exceptions à cette règle. Elle joua un peu des doigts sur l’anse de sa tasse, hésitante pendant quelques secondes. Demander l’avait toujours gênée. Elle prit une gorgée de café, trop chaude encore, puis reposa la tasse devant elle.

« C’est gênant un peu mais … comme vous l’avez proposé … si vous connaissiez quelqu’un qui cherche désespérément un employé et qui serait prêt à offrir un poste à une fille qui n’a aucune expérience, ça pourrait m’être utile. »

Utile était un euphémisme. Elle avait désespérément besoin de se trouver un emploi. Elle n’avait plus un rond en poche et n’avait aucune envie de se mettre à mendier pour vivre. Elle en était même au point où ce numéro de téléphone ne lui était d’aucune utilité puisqu’elle n’avait pas de téléphone, ni même un quarter à glisser dans une machine.

« Jaëlyn & Nicole »

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« Je viens de Thompson Falls, dans le Montana ! »

Jaëlyn avait réussi, elle avait réussi à la mettre assez à l’aise pour qu’elle ose lui dire d’où elle venait. Evidemment, cela n’avait d’importance que parce que ça montrait à Nicole combien elle pouvait compter et faire confiance en Jaëlyn. L’élue aurait eu du mal à faire confiance à quelqu’un à son arrivée à San Francisco. D’ailleurs, encore aujourd’hui, elle était très méfiante envers les inconnus mais cette jeune femme, elle la sentait fragile et elle se sentait proche de sa situation il y a quelques mois. La belle blondinette pouvait maintenant essayer de lui proposer son aide : elle la prendrait ou non, en tout cas, Jaëlyn voulait faire son possible pour aider une jeune femme qui semblait en détresse. L’élue avait eu de la chance d’être tombée sur des gens qui avaient réussi à gagner sa confiance et elle ne le regrettait pas. Maintenant, elle voulait rendre la pareille à quelqu’un d’autre et il semblait qu’aujourd’hui, elle avait rencontré la personne qui avait besoin d’elle. Jaëlyn tendit donc un papier à la jeune femme où était inscrit son numéro de téléphone portable mais également son adresse. Peut-être n’avait-elle pas accès à un téléphone, on n’était jamais assez prudent. Lorsque la blonde lui tendit sa serviette où elle avait écrit tout cela, la brune hocha la tête et prit la serviette tout en la remerciant. Ce fut à ce moment-là que la serveuse fit son apparition avec la commande des deux femmes. Et avait également les sacs demandés par la jeune femme. Nicole débarrassa la serveuse de ces sacs tandis qu’elle remercia à nouveau Jaëlyn mais cette fois pour le café offert. Enfin, c’est ce qu’avait pensé la jeune élue vu que les cafés étaient maintenant devant elles deux.

« Je ne m’attendait pas à tomber sur quelqu’un d’aussi aimable dès les premiers jours ! Et d’aussi serviable, aussi ! D’où je suis, on dit toujours que dans les grandes villes, personne n’a le temps pour personne et que c’est chacun pour soi ! »

Jaë savait ce qu’elle voulait dire, elle avait pensé la même chose puisqu’elle venait aussi d’un petit patelin. Il semblait que les deux femmes avaient quelques points communs. Enfin, c’est ce que pensait Jaëlyn mais peut-être avait-elle tort. Peut-être pensait-elle que cette jeune femme était dans la même détresse qu’elle. Peut-être faisait-elle un transfert sur la belle Nicole, qu’elle voulait rattraper les choses qu’elle avait commis en aidant une autre femme en détresse. Dans tous les cas, Jaëlyn se sentait personnellement touchée par la jeune femme en face d’elle, se demandant si elle pouvait lui éviter tous les soucis qu’elle avait eus.

« J’avoue qu’ils n’ont pas tort mais venant d’un petit village, je sais ce que c’est que de se retrouver dans une grande ville comme celle-ci ! En plus, j’ai eu de la chance de venir accompagnée alors, je peux comprendre ce que tu dois ressentir face à une nouvelle ville comme San Francisco ! »

Lâcha-t-elle avec un clin d’œil. Encore une fois, Jaëlyn disait vrai mais c’était aussi des paroles faites pour la rassurer sur le fait qu’elle savait ce qu’elle vivait. Il fallait qu’elle établisse un climat de confiance pour pouvoir aider cette jeune femme, pour qu’elle puisse l’aider. Jaëlyn tenait toujours sa tasse dans ses mains, la couvrant pour les réchauffer mais elle ne but pas encore, elle attendait que celui-ci refroidisse. Un petit silence s’installa entre les deux femmes, Jaëlyn réfléchissant à ce qu’elle pourrait encore faire pour la brunette, celle-ci semblant réfléchir à ce qu’elle allait demander. Ce fut elle qui reprit la parole :

« C’est gênant un peu mais … comme vous l’avez proposé … si vous connaissiez quelqu’un qui cherche désespérément un employé et qui serait prêt à offrir un poste à une fille qui n’a aucune expérience, ça pourrait m’être utile ! »

Jaëlyn souriait, elle était heureuse que la jeune femme ose lui demander de l’aide. Il n’était pas toujours facile pour certains de demander de l’aide, même quand celle-ci leur était proposée.

« Tu fais bien de me demander, je suis là pour t’aider, vraiment alors demande tout ce que tu veux ! »

La blondinette fit une petite pause puis reprit rapidement :

« Je pense pouvoir faire quelque chose pour toi ! Je travaille dans un club, le P3 où la patronne n’a pas de problèmes à aider les jeunes qui n’ont pas d’expérience ! Je pense qu’elle pourra te trouver une petite place à l’essai ! Si tu es prête à travailler dur, tu pourras y rester ! »

Piper Halliwell était la patronne et elle avait donné sa chance à Jaëlyn alors que celle-ci était inexpérimentée. Elle aimait aider les gens, c’était ce qu’elle lui avait dit.

« Et si tu penses pouvoir me supporter encore un peu plus ! »

Lâcha-t-elle en rigolant pour détendre un peu l’atmosphère. Puis, à nouveau, elle prit son bic, une feuille de papier et écrit l’adresse du club dans un coin. Puis, elle fit un petit mot à l’intention de Piper, lui expliquant qu’elle prenait cette jeune femme sous son aile si elle acceptait de lui offrir une place parce que cette petite avait vraiment besoin d’une place. Elle savait que ce mot jouerait en la faveur de Nicole parce que Piper faisait confiance à Jaëlyn. Les deux femmes ne se connaissaient pas encore parfaitement mais elle savait qu’elle était quelqu’un de confiance et qui travaillait dur. Piper saurait que Jaëlyn prendrait soin de bien préparer Nicole si elle la prenait. L’élue montra du bout de son bic l’adresse du club et dit :

« Présentes-toi là-bas ! Demande à voir la patronne ! Tu lui donneras ce petit mot, ça devrait t’assurer une place dans ce club sans problème ! Enfin, je ne peux rien te promettre mais sincèrement, je pense qu’elle t’embauchera au moins à l’essai ! »

Jaëlyn lui laissa le papier puis prit une gorgée de son café qui la revigora. Elle poussa un petit soupir de plaisir, elle adorait ces cafés et elle était surtout heureuse de pouvoir aider cette jeune femme.

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